Shana's World

Fifamin

Une queue de cheval…

Non pas celle entre ses jambes, elle ne pouvait le savoir de toute les façons. Plutôt la queue de cheval que formait ses fines locks, retenues au-dessus de sa tête.

Fifamin ; jeune femme trentenaire, portant ses cheveux crépus lissés, une longue robe bustier bleue fendue jusqu’au milieu de sa cuisse droite, le tout réhaussé avec des sandales argentées. Elle assistait au mariage d’une bonne connaissance à elle. Elle était venue seule.

Quelle idée !

Depuis son arrivée, elle observait le bel l’homme qui déambulait parmi les convives prenant des photos de couples, de groupes, etc.

L’homme à la queue de cheval…

Du chignon dans lequel était ramassé les fines locks de Jack – dont elle ignorait pour le moment le prénom – elle descendit son regard dans son cou dégagé où naissait un tatouage. Elle imaginait ce dernier descendant sur son épaule et son torse.

Elle aurait tellement voulu s’y accrocher à son torse. Il semblait bien ferme. Il devait faire à vue d’œil quelques centimètres…de plus qu’elle. En taille…. 1m80 environ ?

Elle le déshabillait littéralement du regard. Il était bien dessiné sous le polo bleu ciel et moulant qu’il portait. Il donnait des directives, orientait les gens afin d’avoir le meilleur angle, probablement la meilleure luminosité pour ses photos.  Sa voix était ferme et douce à la fois. Fifamin s’imaginait suivre toutes ses instructions à la lettre dans une pièce fermée où ils ne seraient que tous deux.

Une pièce où elle serait nue et lui aussi…

Un petit rictus se forma dans le coin de ses lèvres à cette pensée.

Il fallait qu’elle arrête de fantasmer sur cet inconnu. Elle parcouru le jardin du regard et le repéra de nouveau.

Les toilettes. Vite. Se rafraichir lui permettrait de retomber sur terre et de profiter de ce foutu mariage.

Oooh, Fifamin se dit -elle

– Tu exagères la ! Pourquoi as-tu accepté l’invitation si tu t’ennuyais tant ?

Elle s’ennuyait peut-être chez elle. Socialiser lui manquait peut-être. Elle n’en avait pas la moindre idée.

Elle se dirigea donc vers les toilettes. Une fois devant l’un des deux vasques s’y trouvant, elle observa l’image d’elle que lui renvoyait le grand miroir en face d’elle.

Elle était bien habillée, son bustier réhaussait bien sa poitrine. La vue était sympathique sans être vulgaire.

Elle devait absolument se calmer.

– Tu es en chaleur ou quoi ? se demanda-t-elle

L’eau qui sortait du robinet était froide. Parfait pensa-t-elle, en portant ses mains mouillées sur son visage pour se rafraichir.

– Respire ma petite. Calme-toi.

Elle s’était déjà masturbée le matin à son réveil. Elle adorait ce petit rituel matinal pour se lever du « bon pied ». Elle s’aidait, souvent, pour vite monter en excitation d’une séquence rapide sur son site pornographique préféré SHANAPORN. Elle sélectionnait les « Shorter » une sorte de résumé du long métrage. Qui durait moins d’une dizaine de minutes. Elle pouvait en enchainer environ deux ou trois dans la catégorie « ROUGH SEX ». Pas qu’elle aimait le sexe brutal dans sa vie quotidienne mais cela l’excitait d’une certaine manière . Elle se couchait habituellement vêtue d’un simple boxer; la poitrine à l’air. Maintenant qu’elle y pense, elle ne se caressait pratiquement pas les seins dans son rituel. Elle allait à l’essentiel, elle glissait sa main dans son short, constatait l’état humide de sa chatte. Ecartait légèrement ses lèvres de son index et de son auriculaire pour y glisser son majeur.

Du bout de ce dernier, elle appliquait une légère pression circulaire, sur son clitoris, qui au fil des secondes devenait de plus en plus forte. Elle maintenait cette pression et faisait glisser son doigt vers l’entrée de sa vulve. En moins d’une dizaine de va-et-vient, les yeux rivés sur l’écran de son téléphone ou de son ordinateur portable selon le jour, sa respiration se précipitait et elle venait, jouissant dans un soupir sourd.

Pas besoin de crier. Oui c’était bon !

Elle se faisait plaisir et cela la détendait.

Elle se sentait vivante.

C’était sa combinaison parfaite pour un « quicky » matinal en solitaire.

En temps normal, cela aurait dû calmer son manque de sexe, au moins pour la journée, mais ce n’était pas le cas. Elle avait envie qu’une autre main que la sienne parcourt son corps entier dans les moindres centimètres et que les centimètres de cette personne s’enfoncent profondément en elle.

Elle secoua vigoureusement la tête, comme pour chasser cette pensée.

– Cela ne m’aide définitivement pas se dit -elle en fixant la jeune femme pulpeuse qui la regardait dans le miroir.

Elle se lava les mains, tira deux feuilles de mouchoirs pour s’essuyer les mains.

En sortant, elle croisa Monsieur le photographe. Il voulait prendre une photo d’elle. Il trouvait qu’elle avait un joli sourire. Elle accepta, se positionna devant le mur qu’il lui indiqua et fixa l’objectif comme s’il s’agissait de ses yeux à lui.

– Elle dégage quelque chose de sensuelle et de sexuel pensa-t-il. Et étonnement avec un sourire d’innocente.

Cela dura à peine trois minutes. Il la remercia et s’éloigna.

La nuit s’annonçait. Dans la salle de réception, autour des cinq grandes tables, les discussions allaient bon train.

Fifamin s’ennuyait clairement. Ses voisins de tables abordaient des sujets un peu trop avancés pour elle. Les enfants, la construction d’une maison et des sujets de politique ou encore des ragots sur un prêtre qui aurait encore eu des mains baladeuses.

Bref, le genre de conversation sans intérêt pour elle.

Elle attendit que le dessert soit servi pour s’éclipser. Elle se dirigea vers le jardin à l’arrière de la salle et s’assit sur le rebord du puits fermé qui y trônait.

La brise de l’air lui caressait la joue et rafraichissait aussi le creux que formait le haut de sa poitrine découverte par le bustier de sa robe. Elle baissa la tête pour admirer cette fente. Elle s’apprêtait à y glisser son index – elle ne savait pas pourquoi mais elle en avait envie – quand elle entendit un bruit derrière elle. Elle se dit que c’était surement un invité qui passait par là.

Elle se redressa. Les pas se dirigeaient vers elle.

Elle se retourna :

C’était le photographe!

Excuse-moi de te déranger, j’ai une question. Il prononça ces mots calmement.

– Oui dis moi.

– Je peux te montrer quelque chose ?

– Oui ta queue, s’il te plait.

Non. Ces trois mots ne sont pas sortis de sa bouche. Elle aurait voulu mais il aurait été choqué. Ou pas… Mais bon.

Elle se contenta juste d’acquiescer. Puis il continua :

Je ne me suis pas présenté. Moi c’est Jack, le photographe du mariage.

– Oui Je l’avais bien compris. Moi c’est Fifamin.

– Fifamin, ce ne serait pas un prénom béninois ?

– Oui, effectivement.  Un prénom fon précisément.

– Enchanté.  Je suis Togolais moi.

– Nous sommes de pays très voisins donc.

– Yep

– C’est cool.

Il sourit, s’approcha un peu plus d’elle et s’assit à ses cotés sur le rebord du puits.

Il dirigea vers elle l’écran de son appareil photo. Elle vit une image d’elle, de son visage. Elle faisait une moue de petite salope, soumise et innocente.

Je la regarde depuis tout à l’heure et je trouve que tu dégages quelque chose de particulier.

– Ah oui ?  On dirait une salope !

Elle avait un peu trop vite parler. Et n’avait su retenir ses mots.

Il manqua d’avaler sa salive. Il ne s’attendait pas à ce que la jeune femme qui semblait prude puisse être aussi directe.

Je n’aurais pas dit ça, fit-il timidement.

– Ce quelque chose dont tu parles n’a aucun lien avec du sexe ? S’enquit Fifamin.

– Maintenant que tu le dis oui. Peut-être. Tu parais innocente, perdue et tu donnes envie.

Un moment de silence et il continua

Je peux dire clairement ce que je pense ?

– Oui absolument, fit Fifamin.

– Tu donnes envie qu’on prenne soin de toi dans tous les sens du terme. Tu es le genre de femme que je prendrais le temps de découvrir centimètre par centimètre. Je voulais à la base te demander d’être un modèle pour moi… Un modèle nu. C’est ce qui me vient quand je te regarde.

– Sérieusement ?

– Oui.

– C’est particulier et je ne l’ai jamais fait. Mais cela pourrait être une expérience intéressante.

– Justement, ce ne sera donc pas surjoué et c’est ce que je recherche.

– Tu voudrais la faire quand ?

– Après ma prestation, qui finit normalement dans une dizaine de minutes.

– Ah…  Fit-elle, surprise du court délai.

Il veut me la faire à l’envers ce mec, pensa-t-elle. Et un peu sur la défensive elle lui dit :

Tu sais Jack si tu veux me sauter tu n’as pas besoin de subterfuge. Et je peux simplement te dire non ou oui d’ailleurs puisque depuis ce matin je ne fais que te suivre du regard. Et je trouve que tu es un bel étalon.

– Je me sens flatter par ce que tu dis, mais je veux vraiment te prendre en photo dans ta tenue d’Eve. Cela ne veut pas dire que tu me laisse indiffèrent, loin de là.

Très bien. Je loge au château comme la plupart des convives. 

Effectivement, pour des raisons pratiques et le mariage se déroulant sur deux jours, elle avait opté pour la solution de dormir sur place plutôt que de se taper des kilomètres inutiles. Les mariés avaient mis à disposition des chambres à réserver. Et elle en avait choisi une avec un petit balcon, et un peu isolée du domaine. Solitaire jusqu’au bout.

– Je reste aussi sur place. Je prends des photos pour la suite du mariage demain. Et le marié est mon cousin.

– Je vois.

Qu’allait-elle lui dire ? Chiche ? Elle voulait s’en dissuader mais elle était intriguée du résultat que cela pourrait donner.

Elle prise… nue… par un inconnu… en photo.

On peut se dire dans une demi-heure alors ?

– Oui si tu n’es pas trop fatiguée. Je sais que la journée a été longue.

– Encore plus pour toi que pour moi mais ça ira. Je ne pensais pas me coucher tôt de toute manière.

– Cool.

Il se redressa,

Il faut que j’y retourne. Je vais prendre encore quelques clichés. Tu es à quel étage ?

– Je suis à la chambre 303, au dernier étage.

– Etrange coïncidence, je suis à la 306, juste en face.

– En effet… étrange.

– Je te dis à tout à l’heure, Fifamin.

– A toute.

Il se leva, et se dirigea vers la salle de réception. Elle ne pu s’empêcher de reluquer sa paire de fesses bien moulée dans le jean noir qu’il portait…

Cette séance photo promettait…

Tu en as pensé quoi?